L’organisation Uwezo Afrika Initiative a réuni les artistes, opérateurs et responsables culturels dans une émission publique autour du thème : « l’expression culturelle comme alternative à la violence » le 10 octobre 2025. Dénommée « parole à l’artiste », cette émission vise à promouvoir l’art et en faire un outil d’éducation à la paix et à la cohésion sociale.
C’est ce que précise madame Carine Bahizire, chargé du projet « Jeunesse Créative» qui compte à son programme ce cadre d’échange appuyés par la coopération belge de développement Enabel.
« Par ce cette activité, nous appelons les artistes à s’investir dans la prévention de la violence par leurs scènes et œuvres. Nous avons essayé de rappeler la force de l’art dans les questions de paix car son apport dans les questions de paix est au-delà d’un champ de bataille et des armes », explique Carine Bahizire.
C’était pour Uwezo Afrika Initiative un moment d’inciter les opérateurs culturels à faire de leurs espaces des sanctuaires de paix.

Yves Muzalia, responsable des programmes à l’Espace Culturel Kwetu Art pense que ce moment est bénéfique aux artistes pour la compréhension de leurs limites et la bonne manière de pérenniser des messages de non-violence. C’est pour lui une bonne alternative d’orienter les œuvres artistiques selon la conjoncture pour éviter de tomber dans des situations qui portent atteinte à la personne de l’artiste.
« Certains artistes pensent que la liberté de l’expression culturelle signifie tout parler, oubliant que l’art a une forte puissance de violence et de vivre ensemble en même temps. Nous devons être responsables dans notre manière de communiquer à travers les œuvres d’esprit», Insiste Yves Muzalia.
Il appelle également la communauté à un bon sens d’analyse et d’interprétation des messages pour limiter les conflits dans leurs milieux.
Quel intérêt pour les artistes ?
Cette émission est une nouvelle découverte du vrai sens de la violence longtemps confondu à la revendication par certains artistes. Fortuné Iragi, artiste slameuse du collectif Yohwe slam de Bukavu avoue avoir tiré profit de ces assises par une bonne compréhension de la violence souvent citée par des œuvres d’esprit sans s’en rendre compte.
« Nous nous plaignons de la censure de nos œuvres mais aujourd’hui je réalise que c’est parce que certaines incitent à la violence par ignorance. La plupart d’artistes ne comprennent pas la différence entre dénoncer et susciter la haine. Ces assises me sont très utiles pour l’amélioration de mes contenus et me donne le courage de sensibiliser les artistes à prôner la non-violence par leurs créations », dit-elle.
Fortune Iragi remercie Uwezo Afrika Initiative pour cet espace d’échange et plaide pour l’organisation régulière de ces genres d’initiatives afin d’enrichir la réflexion des artistes qui les conduisent vers des horizons meilleurs.
Ces assises se sont soldées par la reformulation des stratégies pour un meilleur décollage du secteur culturel à Bukavu, parmi elles, le travail sur le contenu des artistes et leur transformation en excellents ambassadeurs de la paix, l’adaptation des œuvres culturelles au contexte actuelle mettant au centre la non-violence et la compréhension des missions et exigences de la profession d’artistes pour la promotion d’une bonne cohésion.
Gisèle Bashwira